1 Août 1816

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This issue contains one of the only examples of a letter to the editor. The letter, which is addressed to the “Printer of the Gazette Royale,” purports to provide definitive information proving that President Pétion is “the declared enemy of the English.” Unfortunately, pages two and three are missing from this issue of the paper, leaving little more indication as to the actual event that caused this bystander from Port-au-Prince to address with such urgency the editor of the northern kingdom’s Gazette or who the letter-writer may have been. The issue finishes with an acrostic poem and a list of foreign ships leaving the port at Cap-Henry since the 11th of July.

*Provenance: American Philosophical Society

 

LIBERTÉ, INDÉPENDANCE, OU LA MORT

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Gazette Royale d’Hayti,

Du 1er Août 1816, treizième année de l’indépendance.

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L’Union fait la Force.

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Des Gonaïves, le 14 Juillet.

LE brick de Sa Majesté Britannique le Primerose, capitaine Phillot, est entré dans ce port, et a débarqué un haytien natif du Cap Henry; nous avons vu arriver avec joie, dans notre sein, un de nos compatriotes, et nous avons senti que notre reconnaissance ne pouvait qu’augmenter pour cette grande, brave et loyale nation, qui n’a jamais cessé, pendant nos adversités, de nous donner des marques de sa générosité. Après avoir pris des rafraîchissemens, le brick a mis à la voile et a continué sa route pour sa destination.

Extrait d’une Lettre du Port-au-Prince, du 12 Juillet, adressée au Rédacteur de la Gazette Royale.

Mon cher Monsieur,

Vous avez sans doute reçu ma dernière lettre, où je vous annonçais que le Président Râteau, attendait avec impatience l’arrivée de la frégate française la Cybelle, qui doit apporter les commissaires du gouvernement français. Je profite de cette bonne occasion qui se présente pour vous donner quelques détails sur une affaire qui s’est passée ici il y a quelques jours, et qui ne contribue pas peu à nous confirmer que Pétion est l’ennemi déclaré des anglais, et que s’il dissimule encore à se prononcer ouvertement, contre eux ce n’est que par la crainte qu’il a que ses bâtimens seraient bientôt pris et conduits à la Jamaïque, par les vaisseaux de S. M. Britannique.

Voici l’affaire, dont il s’agit.

Il y a quelque temps, que le brick de S. M. Britannique l’Emolous, étant mouillé dans cette rade, il arriva une goëlette sous pavillon anglais, elle fut visitée par le canot du brick, les officiers n’ayant point trouvé aucun anglais qui aurait pu exhiber le registre du bâtiment, les considèrent comme des pirates [comme effectivement ils le sont] prirent possession de la goëlette, et transportèrent son équipage composé de gens de toutes couleurs, qui se disaient espagnols, à bord du brick.

Pétion qui a des connexions, à ce que nous avons de fortes raisons de penser, avec ces

[missing pages 2-3]

[4]

servant les français, la mort on l’esclavage? Si au contraire Pétion n’était pas le vil complice des français, comme tout le prouve; voyez à quel danger imminent son imprévoyance et son incapacité vous exposent!

Dans les circonstances présentes, d’un moment à l’autre, nous devons nous attendre à être attaqués par les français, ne serait-ce qu’un doute, la prudence nous commande d’en douter; placés comme nous le sommes dans le passage des îles françaises, vous devez toujours vous attendre à voir vos bâtimens attaqués par des frégates et des vaisseaux français; vos équipages seront pris, pendus aux vergues comme rebelles, ou conduits ignominieusement à la Martinique ou à la Guadeloupe pour être plongés dans les fers de l’esclavage.

Ignorez vous donc comme les français traitent les noirs de la Martinique sous leur joug? Pouvez-vous espérer d’être mieux traités, vous qu’ils considèrent comme des sauvages malfaisans qu’il faudrait traquer comme des nègres marrons?

Marins haytiens! voilà le sort que la trahison et la politique stupide de Pétion vous préparent! Dans une pareille situation, il ne vous reste d’autre alternative que de vous faire sauter, ou bien d’entrer, si vous êtes sur nos côtes, dans un des forts du Royaume, vous y serez certainement bien accueillis, et vous trouverez sécurité et protection; car nous ne connaissons pour ennemi que Pétion seul et les français.

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ACROSTICHE

Midas! affreux Midas! de la parque vainqueur

As-tu donc a Cerbère arraché tes oreilles?

Zoile forcené! Frelon persécuteur!

En leurs ruches viens-tu ravager les Abeilles ?

Rude, et froid écrivain; pour le haut Hélicon

En vain, dans ses vapeurs, ton cerveau s’émerveille;

Sot Macères, ton vol va droit à Mont-Faucon.

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BATIMENS Etrangers expédiés de ce Port
depuis le 11 Juillet jusqu’à ce jour.

La goëlette danoise Expérimente, cap. Johannes Wanluyks pour Saint-Thomas,

Le brick bremois Fried, capitaine Claus Miedling, pour Bremen.

La goëlette américaine Succès, capitaine Denis- Gondry pour Newbury Port.

Le brick russe Gustave, capitaine Joachin Sam1 Ohrt, pour Anvers.

La goëlette américaine Pearl, capitaine Ely B. Allen, pour New-Yorck.

Bâtimens en Chargemens.

Le navire anglais Sir Joseph Banks, de Londres, capitaine Fullarton.

Idem anglais Sir Alexandre Bail, de Londres, capitaine Brook.

Le brik anglais Mary, de Londres, cap. Flether.

Le bateau américain Almira, de Charleston, capitaine G. Kinlock.

Le navire anglais Esher, de Liverpool, capitaine James Smart.

La goëlette américaine Mary, de Nord Caroline, capitaine John White.

Le bateau américain Concorda, capitaine Francis West.

La goëlette anglaise Intégrity, de Saint-Thomas, capitaine R. Montgomery.

Idem américaine Pégasus, de Philadelphie, capitaine C Copeland.

Idem américaine Mary Elisabeth, de Boston, capitaine Benjamin Sibbey.

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Prix courant des Denrées.

Café —-           —        —        —        —        —        7 cens la livre.

Coton—           —        —        —        —        —        16 gourdes le quintal.

Sucre brut —   —        —        —        —        —        7 gourdes dito.

Cacao — —     —        —        —        —        —        6 cens la livre.

Mélasse —•    —        —        ——     —        —        50 cens la velte.

Comestibles.

 

Farine—          —        —        —        —16 gourdes le baril.

Vin rouge —    —        —        —        —50 gourdes la barriq.

Hareng —        —        —        —        —6 gourdes le baril.

Bœuf salé —   —        —        —        —14 gourdes dito.

Mantègue —   —        —        —        —36 cens la livre.

Morue —        —        —        —        —8 gourds le quintal.

Bacaya—         —        —        —        —6 gourdes dito.

Chandelles —  —        —        —        —50 cens la livre.

Blanc de baleine—      —        —        —75 cens dito.

Savon—           —        —        —        —20 cens la livre.

Bois équarri pitchpin—           —        —5o gourdes le millier.

Dito sap —      —        —        —        —35 gourdes dito.

Essentes de pitchpin—           —        —7 gourdes dito.

Dito de sap — —        —        —        —4 gourdes dito.

Huile en tombeau—   —        —        —13 gourdes.

Idem en panier ou caisse—    —        —8 gourdes.

Idem de poisson —     —        —        —25 cens le galon.

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Au Cap-Henry, chez P. Roux, imprimeur du Roi.

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