19 Juillet 1815

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With this issue we notice that the epigraph has changed yet again. It now reads in English translation, “Friends of the Old Regime are necessarily the Partisans of Prejudice and Slavery!” The only article published in issue number 6 of the Gazette of 1815 is devoted to describing the celebration of the king’s “fête.” The celebration was evidently as lavish as ever, with bombastic speeches and flowing wine. Once the feast was finished the king and the royal family, along with the members of the court, attended a mass in the church, presided over by the Duc de l’Anse, the archbishop of Haiti. After the mass, the royal party returned to the palace for dessert, and it is there that Lapommeraye, the musician of the king, played the music of the Royal Dahomet for the Haitian monarch. Interestingly enough, the author of this recitation attributes the words, “Aïa bombaya bonbay,” heard in the song, to none other than the ex-colonist, Drouin de Bercy, a fierce opponent of Haitian sovereignty. Finally, several inscriptions newly etched onto the facade of the palace are described. The most interesting of these is described as follows: “At the bottom of the crown placed in front of the right wing of the palace was this inscription: To the First Monarch Crowned in the New World.”

*Provenance: National Library of Ireland

[NUMERO 6.]

GAZETTE ROYALE D’HAYTI,

Du19 Juillet 1815, douzième année de l’indépendance.

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Les Amis de l’Ancien Régime sont nécessairement les 

Partisans des Préjugés et de l’Esclavage!

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ROYAUME D’HAYTI

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De Sans-Souci, le 18 Juillet.

Le 19 de ce mois, l’anniversaire de la fête de notre très-auguste et bien aimé Souverain, a été fêté à Sans-Souci et partout le Royaume, avec la pompe et la solennité qu’exige un jour si cher aux amis de la patrie, de la liberté et de l’indépendance! Aimer son Roi, le servir avec zèle et fidélité, c’est aimer et servir sa patrie, puisque le Souverain en est le premier et le plus grand défenseur. Eh ! quel Monarque de la terre a plus mérité l’amour et la reconnaissance de son peuple, que S. M. Henry Ier ! Quel Monarque a créé des lois, donné des institutions, éclairé le peuple, restauré les moeurs; enfin, qui a fait de plus grandes choses en si peu d’années, que le grand Roi qui nous gouverne et qui règne aussi glorieusement sur nous! ‘ – Nous allons donner les détails de cette fête intéressante, telle qu’elle s’est passée à Sans- Souci, et les discours qui ont été prononcés dans cette solennité. Les Grandi Croix, Commandeurs et Chevaliers de l’ordre royal et militaire de Saint-Henry, étabnt réunis dans la salle du trone, Sa Majesté est entrée, accompagnée de S. A. R. le Prince Royal d’Hayti et des Grands Officiers de la Couronne; elle a été accueillie par les cris de vive le Roi! vive le Prince Royal! Alors S. E. M. le Comte de Saiut-Louis, commandeur de l’ordre royal et militaire de Saint Henry, s’est avancé auprès du Roi et lui adresse le discours suivant, au nom des Chevaliers dudit ordre.

GRAND MAITRE ET FONDATEUR,

SIRE,

C’est moins pour nous conformer aux usages consacrés par le temps, d’adresser des félicitations aux personnes dignes de vénération, les jours de leurs fête , que pour payer le tribut de notre profond respect à Votre Majesté, et pour satisfaire un besoin cher à nos cœurs,

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que nous nous empressons de saisir cette solennelle occasion pour offrir à Votre Majesté les nouveaux témoignages de notre respectueux attachement, à l’occasion de l’anniversaire de la fête de notre bien-aimé Souverain, Grand Maître et Fondateur de l’ordre immortel dont nous avons la gloire de faire partie.

Parler, Sire, de notre dévouement pour la personne de Votre Majesté et de son auguste famille, c’est renouveller les protestations que nous lui avons toujours faites, et dont Votre Majesté connaît la sincérité. Nous n’ajouterons qu’un mot, c’est celui de prier Votre Majesté de recevoir pour bouquet les vœux que nous adressons au suprême arbitre de l’univers, pour qu’il daigne, en vous comblant de ses saintes faveurs, répandre aussi sur vous et sur toute la famille royale des jours sereins et prospères, et vous conserver long-temps pour la gloire et la prospérité du peuple haytien, et la consolidation de la liberté et de l’indépendance de notre patrie!

Nous renouvellons entre les mains de Votre Majesté ce serment que nous prononçâmes lors de notre réception dans l’ordre royal et militaire de Saint Henry.

Nous jurons et promettons d’être fidèles à Votre Majesté, de ne jamais nous départir de l’obéissance qui est due à Votre Majesté et à ceux qui commandent sous vos ordres, de garder, défendre et soutenir de tout notre pouvoir votre honneur, votre autorité’, vos droits et ceux de votre couronne, envers et contre tous; de ne jamais quitter votre service ni aller à celui d’aucune puissance étrangères sans votre permission et agrément par écrit; de vous révéler tout ce qui viendra à notre connaissance contre la personne de Votre Majesté et de son royaume; de garder exactement les statuts et règlement de l’ordre, et de nous comporter, en tout, comme de bons, sages, vertueux et vaillans chevaliers doivent le faire ! Le Roi a répondu à ce discours par l’organe de M. le chevalier de Prézeau, trésorier de l’ordre royal et militaire de Saint Henry, et secrétaire du Roi, en ces termes : CHEVALIERS, Je reçois avec reconnaissance les sentimens d’amour et, de fidélité que vous venez de me témoigner; je n’en attendais pas moins de vous. Vous retracer dans cette mémorables circonstance, vos devoirs et les grandes obligations que vous avez à remplir, c’est vous rappeller le but de cette sublime institution et la solennité de vos sermons; mais ce n’est pas assez de vous être consacrés au service de votre pays, en la face du dieu des armées et des hommes, il faut encore tenir à vos sermons, les observer religieusement avec honneur et fidélité; il faut que votre conduite, vos actions, durant votre vie entière, répondent à la solennité de ces engagemens sacrés. Elancés dans une carrière de gloire, d’honneur et de fidélité, vous avez contractés envers le Souverain et patrie une dette que vous ne pouvez acquitter noblement, que par la pratique des vertus civiles et militaires; par le sacrifice même de votre vie, lorsque la patrie l’exigera. Dans la cité, bon époux, ben père de famille, bon citoyen, par la régularité de vos mœurs et de vos vertus privées, vous devez servir de modèles à vos concitoyens, qui ont les yeux fixés sur vous. Dans les camps, vertueux et vaillans chevaliers, braves soldats, toujours les premiers aux postes d’honneur, toujours donnant l’exemple des vertus militaires, de la subordination, l’exactitude dans le service, l’obéissance aux lois, vous prouverez par vos exemples et vos travaux guerriers

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que vous avez consacrés vos bras et vos vies au service de la patrie.

Chevaliers, nous avons fait de grandes choses; mais nous n’avons rien fait, tant qu’il nous restera à consolider notre liberté et notre indépendance sur des bases solides et durables.

Aux menaces atroces de nos tyrans, le peuple entier a pris les armes. A ma voix, Hayti s’est transformée en un vaste camp de soldats. Les événement récens arrivés en Europe, la chute de Louis XVIII et le rétablissement de Bonaparte, ne doivent altérer en rien notre attitude militaire; à tout événement nous devons toujours être prêts à terrasser les satellites de la tyrannie, qui oseraient insulter notre territoire.

r obtenir ces grands et heureux résultats, jamais nous ne les déposerons qu’elles ne soient glorieuses et triomphantes; nous l’avons répété , et nous le répétons, nous voulons jouir chez nous de la paix et de la tranquillité; mais malheurs aux agresseurs qui tenteraient de troubler notre repos.

Chevaliers, honorons et chérissons les arme ; voyons dans le soldat le brave compagnon de nos travaux, le défenseur de de la patrie et le digne soutien de notre gloire militaire: pénétrez vous toujours de ces nobles sentimens. La carrière glorieuse que nous parcourons est ouverte à tous; soyez bons époux, bons pères, bons soldats. Le mérite et la vertu sont les titres pour parvenir aux honneurs et aux récompenses; vous nous verrez toujours le Premier à vous donner l’exemple de ces vertus: travaillons tous de concert à faire la gloire et le bonheur de notre patrie, aimons toujours l’état militaire, la noble profession des armes. Honneur et gloire à l’art qui défend la patrie !!

Après la cérémonie, LL. MM. accompagnées de la famille royale et d’une cour nombreuse, se sont rendues à l’église pour assister au service divin.

Les six superbes corps de la maison militaire du Roi étaient sous les armes, dans la plus grande tenue.

La messe a été officiée par Sa Grâce monseigneur le duc de l’Anse, archevêque d’Hayti; au prône, Sa Grâce a fait un sermon analogue aux circonstances; elle a prêché au peuple la sainteté de la royauté, par les traditions des saintes écritures, que le trône de notre bien- aimé Souverain était fondé sur l’amour et la reconnaissance de son peuple et de sa brave armée, qui l’ont élevé sur le pavois royal.

Il a prémuni l’esprit public contre les innombrables pamphlets des ex-colons et des ennemis d’Hayti, qui cherchent à pervertir l’amour national et à renverser l’édifice de notre [missing word] et de notre indépendance.

Après la messe, LL. MM. retournèrent au palais, où des tables splendides étaient dressées pour les dignitaires et, pour les autorités civiles et militaires, qui s’étaient rendues pour assister à la fête.

Au dessert, lé roi a porté le toast suivant :

« A la réunion de tous les haytiens : nous, la souhaitons ardemment; puisse-t-elle s’opérer en dépit des calculs des méchans ».

Ce toast a porté l’allégresse dans tous les cœurs, et a été couverts par des vifs applaudissemens et des cris de vive le Roi salué par une décharge d’artillerie et des fanfares.

S. A. R. le prince Noël, colonel général des gardes haytiennes, a porté de suite le toast suivant:

« Au Père de la patrie, au Grand Maître et Fondateur de l’ordre royal et militaire de

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Saint-Henry, le Défenseur des droits du peuple haytien »

Alors l’enthousiasme s’est emparé de tous les cœurs ; les cris de vive le Roi ! vive la Reine ! vive la Famille Royale ! se sont fait entendre de toutes part, au milieu des plus vifs applaudissemns ; ce toast a aussi été salué par l’artillerie et des fanfares.

Les musiciens du Roi ont exécuté la marche guerrière des Royal Dahomets; musique de M. Lapommeraye, musicien du Roi; parole de Drouin de Bercy, ex-colon: Aïa bombaya bonbay, etc.

Sur l’après-midi Leurs Majestés et la famille royale, et le brillant cortège de la cour se sont rendus, en voiture, sur la place de la Renommé pour assister aux spectacles d’équitation et de voyage de M. J. Dongan, nouvellement arrivé de l’étranger. Tout le monde a généralement admiré l’adresse, la souplesse et la dexterité qu’il a déployées  il a reçu des encouragemens du Roi. Dongan se proposait de donner à la cour le spectacle de l’ascension d’un ballon, mais la [illegible next few lines]

Sur la façade principale du palais, [illegible] un de ce vers qui semblait être écrit pour les haytiens: l’Injustice à la fin produit de l’Indépendance: au bas, l’on découvrait le dessein de la grande Croix de l’Ordre royal et militaire de Saint-Henry, haute de seize pieds, avec la devise: Henry Fondateur; à côté de la croix était une étoile de la même dimension avec la devise: prix de la valeur guerrière devant les ails du plais étaient figurées deux couronnes, aussi de seize pieds de haut chaque un.

Au bas de la couronne posée devant l’aile droite du palais on lisait cette inscription: Au Premier Monarque couronné du Nouveau-Monde.

Au bas de la couronne posée devant l’aile gauche, était cette inscription : Reine chérie, règne à jamais sur nos cœurs; devant la façade du palais du Conseil on lisait ce vers:

Régner est son devoir, Gouverner sa vertu.

Un cordon d’illumination devait se prolonger à l’infini ; mais si l’on a été privé du beau coup d’œil que les illuminations devaient produire, en revanche, nous avons et amplement dédommagés par une pluie abondante, dont nous avions besoin et dont les habitans de la campagne sentaient plus que personne la nécessité, après une sécheresse de quelques mois qui dés-échait les fruits de la terre. L’on cite à cet égard, le mot de Sa Majesté. Dieu [next lines illegible] Le grand Maréchal des palais, S.E. M. le duc du Fort-Royal, Marquis de l’Avalasse, Gouverneur de la ville de Sans Souci, s’est particulièrement distingué par son zèle, pour l’arrangement, l’ordre et l’éclat qui ont régnés dans cette fête. La grande activité de M. le grand Maréchal dans les camps, l’accompagne dans les fêtes et les plaisirs de la cour.

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Batimens Etrangers expédiés de ce Port depuis le 9 Juin jusqu’a ce jour.

Batiment            Nation          Noms de Batimens.        Noms de Capitaines       Ports ou ils vont.

Goelette .         Americaine .      Faire American .                  Towell .                      Alexandrie .

Idem                    Idem                    Eagle .                           Danels .                        Richemond

Navire                  Angelus .             Nelly .                               Ekin .                          Liverpool

Goelette .           Américaine .        Lady Washington .          Acworth .                       Savannah

Idem                   Espagnole .             Aurora .                     Francisco .                      Saint-Thomas

Idem                  Américaine .              Niobe .                      Blackwood .                    Nouvelle Orléans

Bateau .                Danois .                L’Etat                            John .                             Saint-Thomas

Brick .                  Anglais .                Dikes .                        W. Broun .                         Liverpool

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Au Cap-Henry, chez P. Roux, imprimeur du Roi.

 

29 Juin 18159 Novembre 1815

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