29 Octobre 1807

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Containing mostly international news, this issue describes a battle between British and U.S. Americans frigates off the coast of New York. A peace agreement between Russia and France is also announced, along with mention of a British strike upon Buenos Aires.

*Provenance: British Library

(  N u m é r o   26.  )

                                                                                                                                                           

GAZETTE OFFICIELLE

d e

L’ É T A T   D ’ H A Y T I ,

Du  Jeudi  29 Octobre 1807 , l’an quatrième de l’indépendance.

                                                                             

Chaque Peuple , à son tour , a brillé sur la terre.

Voltaire , Mahomet.

                                                                                                                        

N O U V E L L E S   D I V E R S E S.

De Londres , le 27 Juillet.

ON a reçu hier des dépêches de l’amiral Berkeley , ayant le commandement en chef de la station d’Amérique , annonçant qu’il y a eu un combat à la hauteur de New-York , entre le vaisseau anglais le Léopard et la frégate américaine la Constellation ; et que cette dernière , après avoir eu 15 hommes tués , a été conduite à Halifax.

On s’occupe sans relâche du départ de l’expédition. La première division des gardes s’est embarquée samedi , et la seconde s’est embarquée hier. Harwick et Yarmouth sont les deux points de rassemblement et de départ , et il y aura plus de sept mille hommes de troupes de débarquement.

On croit généralement qu’il y a deux expédition au lieu d’une , savoir , l’une destinée pour la Baltique , et l’autre pour Boulogne ou pour la Hollande. On suppose que les régimens de la garde sont destinés pour Boulogne , d’après le grand nombre de bâtimens plats qui accompagnent cette expédition. Mais ces embarcations peuvent convenir également aux côtes de la Baltique et de la Hollande.

Quant à l’expédition destinée pour la Baltique , si elle a pour objet de protéger les suédois contre les français , elle ne peut plus avoir de résultat satisfaisant.

Le lieutenant général comte de Rosslyn a le commandement en chef des troupes étrangères. Il a sous ses ordres le major général John Murray , le brigadier général Beresford , M. Farland , etc.

Sir David Baird fait voile incontinent avec les troupes britanniques qu’il commande en second sous lord Catchart , qui a le commandement en chef.

Tout est en mouvement pour activer le départ des expéditions. On croit que l’une d’elle est destinée pour Boulogne , Flessingue ou Anvers. Cependant nous ne croyons pas que dix mille hommes soyent suffisans pour agir offensivement contre Boulogne. Le colonel Congreve part avec l’expédition , et l’on doit faire l’essai de ses flèches.

L’expédition a à bord un grand nombre de bateaux plats. Les troupes qui vont mettre à la voile et celles qui ont déjà passé le Sund , formeront une armée de 30 mille hommes. L’embargo qui a été mis dans tous nos ports , ne sera levé que lorsque les expeditions auront mis à la

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voile. Outre les bâtimens ci-dessus , il part un grand nombre de bateaux plats , de bombardes , etc. On assure qu’on a mis à bord des bâtimens une grande quantité de fusées d’une nouvelle invention.

De Pétersbourg , le 1er Juillet.

L’heureuse nouvelle d’une armistice entre l’armée française et notre armée des bords du Niémen , vient de nous être apportée. Le général de Suchtelen a quitté la capitale pour se tendre à Tilsit , ainsi que le comte Buxhowden , et le conseiller intime actuel M. de Traschinsky.

De Riga , le 15 Juillet.

Dimanche dernier , des salves d’artillerie nous ont annoncé la signature de la paix entre la Russie et la France Mardi , l’empereur Alexandre , qui était attendu ici trois jours plus tôt , y est arrivé , et a été reçu avec les témoignages de la plus vive reconnaissance.

De Vienne , le 29 Juillet.

Le prince Volkonski , accompagné d’un colonel français , est arrive de Tilsit au camp du général Michleson , devant Ismaïl, pour lui annoncer la conclusion d’un armistice entre la France et la Russie. Il a continué de là sa route pour le camp du Grand-Visir , d’où il doit se rendre à Constantinople , près du général Sebastiani , ambassadeur de France.

De Londres , le 31 Juillet.

On a recueilli quelques détails sur le combat de la frégate américaine , prise par le vaisseau le Léopard. Il en résulte que le Comodore américain ne s’est décidé à amener son pavillon , qu’après avoir reçu trois bordées à portée de pistolet , et après avoir été tellement maltraité , que sa frégate avait cinq pieds d’eau dans la calle. Les anglais l’ayant ensuite visitée , en enlèverent trois matelots , qu’ils prétendirent appartenir à l’équipage du Melampus. Le commandant anglais n’a pas voulu considérer l’équipage américain comme prisonnier de guerre ; en conséquence , il a refusé de recevoir l’épée du Commodore , et a voulu que la frégate remît son pavillon national. Il est à craindre que le gouvernement américain ne regarde pas comme légitime l’usage que le Léopard a fait de sa supériorité , et qu’il soit d’humeur à considérer cette affaire autrement que comme une déclaration de guerre positive , à moins qu’en lui offrant toute satisfaction sur l’outrage fait à son pavillon, notre cabinet ne lui donne , pour l’avenir , une garantie positive contre tout usage semblable de nos forces.

Du premier Août.

L’embargo qui avait été mis sur les bâtimens dans tous les ports de l’Angleterre , a été levé hier matin. L’expédition étant partie des Dunes , la veille dans la matinée. Les troupes qu’elle a à bord sont le 32e , 34e , 52e et le 82e régimens d’infanterie , cinq compagnies du 95e  et du 1er régiment , et deux bataillons de la légion allemande. Ces troupes doivent rejoindre celles qui ont été embarquées à Harwick , ainsi que la division de l’amiral Essington, qui est encore à Yarmouth , et qui est composée de plusieurs vaisseaux de ligne.

Le commandant de l’escadre anglaise , qui croise à l’entrée de l’Elbe , a déclaré , en réponse à plusieurs demandes qui lui avaient été faites par les habitans de Tonningen , que Glukstadt et Altona devaient être considérés comme bloqués , et qu’en conséquence il ne permettrait à aucun bâtiment de sortir librement de l’Elbe.

Le cutter le John Bull , parti de Monte-Video , est arrivé à Guernesey. Il avait fait voile le 18 Mai La Thisbée ,  vaisseau de guerre , ayant à son bord le général Whitelock et sa suite , y est également arrivée ; elle était sortie de Portsmouth le 9 de Mars. Ces deux bâtimens font partie de l’expédition du général Craufurd.

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Du 9 L’amiral Essington a mis à la voile hier matin de Yarmouth , avec la seconde division de la flotte de la Baltique ; la légion allemande , qui est embarquée à Grimsby , se réunira à cette division ; on rassemble à Hull des bâtimens de transports pour le 7e et le 8e régimens qui sont en marche pour venir d’Irlande. Le ministère a envoyé des ordres jeudi , à plusieurs pilotes qui connaissent  la navigation du Categat et de la Baltique , pour qu’ils se tiennent prêts à Hull ; on a fait dans ce dernier endroit les diligences nécessaires.

On a reçu , la nuit dernière , des dépêches de l’amiral Gambier , qui se préparait à passer la Sund.

On n’a point encore de nouvelles de la seconde expédition , mais on en attend sous peu de jours.

Samedi matin , de bonne heure , une personne est arrivée au bureau de M. Canning ; elle apportait des dépêches du Continent. Ces dépêches ont donné lieu à un conseil du cabinet , qui a commencé à une heure après-midi , et qui durait encore à six heures du soir ; à ce moment , M. Mills, messager , a reçu avis de se tenir prêt à partir pour le Continent, au premier ordre.

L’amiral sir James Soumarez est arrivé de la flotte du Canal ; il a eu samedi une longue entrevue avec le bureau de l’amirauté.

Le capitaine Moore , frère du général de ce nom , est nommé au commandement du Malborough , vaisseau de 74 canons , qui vient d’être lancé à Woolwich.

On a reçu par le capitaine Kilwich , commandant la frégate la Howe , des nouvelles de la rivière de la Plata ; on y attendait l’arrivée du général Craufurd pour marcher contre Buenos – Ayres. Il n’y a aucun débit pour les marchandises anglaises , et les troupes ne sont pas en très-bonne santé.

On a publié l’état suivant des vaisseaux et des troupes employées à l’expédition.

T  r  o  u  p  e  s.

La légion allemande , d’environ 16 mille hommes , les 3e , 4 e , 7 e , 8 e , 23 e , 28e , 32 e , 42 e , 43 e , 50 e , 32 e [sic] , 60 e , 79 e , 82 e , 91 e et 92 e régimens.

Le 95 e corps de tirailleurs.

Une brigade des gardes fortes de 2,600 hommes , huit compagnies d’artillerie de maille hommes.

M  a  r  i  n  e.

Première division , sous les ordres de l’amiral Gambier.

Le Prince de Galles , vice-amiral Gambier ; le Pompée , vice-amiral Stanhope ; le Centaure , commodore sir Samuel Hood ; l’Alfred , le Gange , le Capitaine , le Goliath , l’Orion , l’Hercule , le Vanguard , le Spencer , le Brunswick , le Maida , de 74 ; le Nassau , le Dictateur , le Rubis , de 64 ; huit frégates , 13 sloops et une bombarde.

Seconde division , sous les ordres de l’amiral Essington.

Le Minotaure , amiral Essington ; le Majestueux , amiral Russel. Le Mars , la Défense , la Résolution , le Vaillant , de 74 ; l’Agamemnon , de 64 ; la Cayenne , de 22 ; le Hussard , de 38 ; et cinq bricks.

Une lettre de Harwick nous apprend que le consul anglais , à Tonningen , a recommandé aux vaisseaux qui se trouvaient dans ce port , de sortir de la rivière , et que le commodore qui commande la station , a empêché une flotte de plus de cent voiles d’entrer dans cette place.

Le cutter The Fair est arrivé à Yarmouth , dimanche matin , avec des dépêches de Stralsund ; on les a envoyées aussitôt , par un exprès , au bureau des affaires étrangères. Ce bâtiment avait quitté l’île de Rugen le 21 du mois dernier , et le Sund le 24 ; il a pris en passant les dépêches du ministre anglais résidant à Copenhague.

Le général Bloomfiel [sic]  , qui doit commander l’artillerie employée dans l’expé-

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dition , s’est embarqué , le 3r [sic] , à Yarmouth avec d’autres officiers , à bord du Vaillant, capitaine Young.

Nos différens avec l’Amérique sont sur le point de s’arranger ; on dit que nos ministres n’ont point insisté sur le droit de visiter les vaisseaux de guerre. Sir James Craig doit partir comme gouverneur en chef de l’Amérique anglaise ; il est entièrement rétabli.

Extrait de diverses Gazettes anglaises.

                                                           

R  e  l  a  t  i  o  n  officielle de la Bataille de Frienland , extraite d’un Supplément extraordinaire de la Gazette de la Cour de Saint-Petersbourg , du 11 Juillet.

« Le 1er [ 13 ] Juin , toute la réserve et une partie de la cavalerie furent détachées vers Friedland . Trois régimens de cavalerie français , qui les avaient devancées dans ledit endroit, furent battus et forcés à la retraite. Aussitôt après , notre armée toute entière marcha sur cette même ville.

» Il s’ensuivit , le lendemain 2 [ 14 ] Juin , une bataille sanglante. Dès les cinq heures du matin , l’ennemi ouvrit l’attaque. Suivant le rapport des prisonniers , les troupes ennemies consistaient uniquement dans le corps du général Oudinot ; mais bientôt toute l’armée française parut en forces supérieures. Nos troupes se maintinrent avec constance dans la position qu’elles avaient occupée , et repoussèrent bravement toutes les attaques les plus vives ; des colonnes entières de l’ennemi furent rompues , et par-là il tomba aussi un drapeau en notre pouvoir. La bataille se prolongea ainsi pendant 14 heures , durant lesquelles tous les efforts de l’ennemi s’échouèrent contre la constance et le courage des guerriers russes. Mais à sept heures et demie du soir , des colonnes ennemies fraîches et nombreuses , soutenues par de la cavalerie , renouvelèrent l’attaque , et se jetèrent avec une impétuosité extraordinaire , et comme en courant [illegible: à?] l’assaut , sur le centre de notre armée , en sorte qu’il commença à s’ébranler. Nos troupes repassèrent l’Alle , et continuèrent leur retraite jusqu’à Allenbourg. La perte que nous avons essuyée dans cette bataille, en tués et blessés , n’est pas restée au-dessous de dix mille hommes. Parmi les morts on compte les généraux majors Baron Pahlen et Masowski, ainsi que le colonel Kern. Au nombre des blessés sont le lieutenant général Essen , premier du nom , et le généraux majors Steinhell , Sukin et Markow. La perte de l’ennemi doit également être très-grande.

» Le 3 [ 15 ] Juin , nos troupes quittèrent Allenbourg et Vehlau , et prirent possession sur la rive droite de la Pregel. Comme deux divisions nouvellement formées étaient en marche pour venir renforcer notre armée , et qu’elles s’approchaient déjà du Niemen , le général Benningsen , commandant en chef , résolut de marcher à leur rencontre jusqu’à Tilsit pour accélérer leur jonction avec l’armée. L’ennemi ne mit non-seulement aucun obstacle à ce mouvement vers le Niemen , mais aussi n’entrava point la jonction très-difficile du corps du lieutenant-général Lestocq.

» Ce fut le 6 Juin que notre armée s’approcha du Tilsit ; et , après avoir fait passer le Niemen à tous les gros bagages , elle passa enfin elle-même ce fleuve , prenant position , sur la rive droite, dans la vaste plaine , située à l’opposite du Tilsit. L’armée ayant pris cette position avantageuse , et y attendant la jonction des troupes fraîches qui étaient prêtes à arriver , le commandant en chef envoya un parlementaire à l’armée ennemie , avec la proposition de suspendre les hostilités pour quelque temps ; et , en réponse à cette proposition , un parlementaire de  l’armée ennemie vint déclarer , qu’on était prêt aussi de l’autre côté à entrer en négociation. »

                                                           

Errata. Dans le Numéro 25 , au lieu de le vent soufflant alors dans la partie de l’Est ; lisez le vent ayant gagné le Nord Est.

                                                                                                                                                           

Au Cap , chez P. Roux , imprimeur de l’Etat.

15 Octobre 18075 Novembre 1807

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